INTERVIEW : FRAUDE ET CORRUPTION DANS LA COMMANDE PUBLIQUE : Edwin Muhumuza,Responsable Afrique à l’Open Contracting Partnership

Cette interview a été réalisée à l’issue de la session du 29 août 2024, consacrée au thème : Détection de la fraude et lutte contre la corruption dans les marchés publics – Outils et pratiques pour prévenir la fraude et améliorer la transparence dans les marchés publics. Lire la vidéo
Edwin Muhumuza

Edwin Muhumuza, Responsable Afrique à l’Open Contracting Partnership (OCP)

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je suis Edwin Muhumuza, Responsable Afrique à l’Open Contracting Partnership (OCP). Nous collaborons avec les gouvernements, les entreprises, la société civile et d’autres parties prenantes pour améliorer les résultats des marchés publics. Je dirige le portefeuille Afrique de l’OCP. Avant de rejoindre l’OCP, j’ai travaillé avec l’Autorité des Marchés Publics et de la Cession des biens Publics (PPDA) en Ouganda, le régulateur des marchés du pays. J’ai plus de 15 ans d’expérience en gestion des marchés publics.

Pouvez-vous nous parler de votre relation avec le Réseau Africain de la Commande Publique  et comment vous les avez connus ?

L’un de nos principaux objectifs est de collaborer avec des partenaires du monde entier pour créer des plateformes d’apprentissage partagé parmi les principaux acteurs des marchés publics. Le Réseau Africain de la Commande Publique (RACOP) offre une plateforme unique pour les leaders engagés dans les réformes des marchés publics en Afrique. Nous avons participé au parcours du RACOP en travaillant en étroite collaboration avec le secrétariat et d’autres parties prenantes pour favoriser l’échange de connaissances à travers le continent. Nous avons facilité plusieurs ateliers et avons été impliqués dans la planification et l’exécution des Assemblées Générales du RACOP.

Que propose votre organisation au Réseau Africain de la Commande Publique et quels en sont les avantages pour vous ?

Nous offrons au RACOP notre vaste expérience et notre expertise en matière de marchés publics, acquises grâce à nos réseaux internationaux. Nous travaillons également dans de nombreux pays à travers la région Afrique, ce qui nous donne une compréhension unique de ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas et ce qui doit être amélioré. Nous utilisons ces connaissances pour les partager avec les différentes parties prenantes du continent. En retour, le RACOP nous fournit une plateforme qui rassemble les principaux acteurs, nous permettant de les atteindre et de collaborer avec eux.

Vous avez participé à une session organisée par le Secrétariat Technique du RACOP, Pouvez-vous décrire cette expérience ?

J’ai pris part à plusieurs sessions, tant comme présentateur que comme participant. Ces sessions ont toujours été très enrichissantes, grâce à la qualité des intervenants soigneusement sélectionnés et aux discussions qui offrent des perspectives diversifiées de tout le continent.

Pensez-vous que le thème choisi est pertinent pour les marchés publics ?

Oui, il l’est, car les marchés publics demeurent le principal risque de corruption en Afrique, compte tenu de leur taille considérable en pourcentage du budget et du PIB, soit environ 60 % et 30 %, respectivement.

Quel est votre avis personnel sur ce thème et comment combattez-vous la fraude et la corruption ? Quels outils utilisez-vous ?

À mon avis, il n’existe pas de solution unique, mais plutôt une série d’outils. Il devrait y avoir un cadre juridique et politique solide, des institutions robustes pour superviser les marchés publics, un personnel bien formé et expérimenté, de bons systèmes tels que les marchés électroniques (e-GP) et une capacité de collecte de données pour identifier les signaux d’alerte et les points faibles.

Quelle est votre principale leçon tirée de la session du RACOP sur ce thème ?

La principale leçon que j’ai retenue est que la corruption et la fraude dans les marchés publics restent des préoccupations majeures pour les décideurs à travers le continent. Pour traiter ces problèmes de manière efficace, il est nécessaire d’appliquer une variété d’outils, adaptés après une évaluation minutieuse des problèmes et des besoins spécifiques de chaque pays.

Y a-t-il des activités à venir avec le RACOP et votre organisation ?

Nous sommes impatients de participer à l’Assemblée Générale du RACOP à Kigali en novembre. Cet événement représente une opportunité précieuse pour approfondir notre collaboration avec le RACOP et continuer à promouvoir les réformes des marchés publics à travers l’Afrique.

 

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Le secrétariat du RACOP exprime sa sincère gratitude à Edwin Muhumuza pour sa contribution précieuse et sa disponibilité.

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